Friday, October 28, 2011

LA VIEILLE ARMOIRE

Mon style ne trompe pas, de genre ancien breton
Teinte "patiné blond", de vieux chêne est mon bois.

Mon âge, je ne sais, ce n’est ni coquetterie,
Ni non plus cachotterie, qu’à jamais je le tais.

Au sein d’une maison un beau jour accueillie
Doucement je vieillis à chaque génération

Façade originale deux panneaux bas sculptés
Une scène familiale l’autre de charité
Qui attirent le regard et dominent un tiroir finement ciselé

Ajoutez mon fleuron, ces vitraux bigarrés sur deux portes fixés.
Aux centres, bien incrustés, deux petits médaillons,
Blanches fleurs de lys en signe de blasons.
Magnifiques écussons, symboles de jadis

Petite armoire bretonne, depuis ma tendre enfance,
Blottis en ma conscience les souvenirs foisonnent….

Que tu éveilles souvent...
Pour toi ce compliment !

Tuesday, October 25, 2011

Au lieu dit " La Marnière "

Au flanc de ce coteau
Autrefois dépeuplé
Est un petit hameau
Dominant la vallée.

Une ancienne carrière,
Rude sol de pierre,
Ce lieu dit « La Marnière »
Est mon lopin de terre.

Les vents y sont souvent
Capricieux et changeants
De l’été au printemps
Respirent en chantant.

Sous ciel gris, noir ou bleu
Une petite masure
Se niche au beau milieu
De bois et de nature.

Petit toit de coyau,
Jardin paysager,
Terrasse flanc de coteau
Dominant la vallée.

L’homme qui s’y repose
Paraît hypnotisé
Le silence s’impose
Le temps est arrêté

Au bas de la colline
Le moulin pied en l’eau
Apprivoise et domine
Les eaux claires du ruisseau.

Sur la rive opposée
Les longues tiges dorées
Des orges blonds, des blés
Ondulent tel un ballet,
Nous sommes en Juillet.

Ce lieu j’y vis toujours
Avec mes amours,
Avec mes souvenirs,
Mes pleurs, mes joies, mes rires,
Fasciné et muet
Par tous ces bienfaits…

Les dauphins du fort bloqué

Là,
Assis sur le sable blond d'une grève bretonne
Oisif, face à  l'horizon le ressac fredonne
Calme, tel un immense lac, la mer sembl' inerte
Triste, nul ici ne vaque, la  plage paraît déserte
Curieuse, cette faible musique, tel un blues lancinant
Berce,  une mélancolique vague de sentiments…

Au loin,  j'ai vu un dauphin bleu bondir hors de l'onde
Surpris,  un et puis deux en ces eaux peu profondes
Jouant, chassant quelques fretins, quelques petites proies
Venues, insouciantes du  festin offert, aux squales maintenant trois

Déjà, fuyaient mes quinze ans, naissaient de vagues pressentiments
Hier, non il y a si longtemps, où donc sont les festins d'antan?
Ainsi, tout comme les amours, les passions juvéniles
Les beaux dauphins agiles, partis, pour … toujours?

Oui, déjà je savais qu'un jour, l'on ne reverrait plus
Ces  langoureux ballets, rituels, auxquels je songe ému  
Près du fort bloqué…
Fantômes du passé, disparus, oubliés,
Qui sait, où sont  allées, amourettes frivoles,
Brèves et tourmentées aux creux des herbes folles
Éphémères mirages aux accents de naufrage
Et les beaux dauphins bleus près du fort cerné

Las,
Je n'ai pas oublié, nostalgie, vanité...
Reste la poésie de ces moments finis
Tout comme mes bleus dauphins
Ou tel Jules Romain
Où êtes vous Verlaine
Rimbaud, Apollinaire
Les abîmes profondes ont-elles fait de vos vers
Une plainte lointaine requiem des mondes
Où les haleurs cloués ont des sanglots de peine
Où les chiens insomniaques et les singes mal vêtus
Hurlent comme des canaques aux accents Baudelairiens
De vous, ne reste t-il rien ?
Êtes vous là rendus
Où poètes parvenus
Aux vers dont le sens
Ont pour qui un peu pense
On ne sait quels talents
Sauf de plaire au snob
Qui tirent à pile ou face
A qui offre son cul
Sans doute là où Vian
N'aurait pas mis son zob
Ni Rimbaud sa vertu,
Où rappeurs rapaces
Pour causes perdues
Agitent leurs menaces
Au mépris du talent
 
Où donc êtes vous tous?
Tout comme mes dauphins
A jamais disparus?

Non, car il en est encore des diseurs de fortune
Des conteurs de talent qui ne courent pas la thune  
Il est en ce royaume des poètes au cœur d'or
Des chanteurs de psaumes aux merveilleux accents
Qui défendent des causes sans cracher haineusement
De bien crasseuses proses
Qui eux savent et osent
Talentueusement !

Seront t-ils entendus,
Seront t-ils un jour lus?

Il reste des dauphins
Tout comme des poètes
Inconnus, oui peut-être
Mais si vous cherchez bien….

Monday, October 17, 2011

La belette et le renard

En ce premier avril, la coquine belette
Jalouse de goupil à qui souvent l’on prête
Les larcins les plus vils, aurait, disait la bête
Des œufs de dame poule fait une belle omelette
Pour s’en mettre plein la goule, et tenir à la diète
En ces temps difficiles de froid et de disette
La commère gracile...

La fâcheuse flouée, à son dire, de son met favori
Honteuse et courroucée quoique peu affaiblie
Prit un témoin notoire, sa copine la pie
Qui se fit un plaisir de conter à l’envie
Cette petite histoire que jamais elle ne vit.

Le renard accusé, à tort disait il,
Se mit à réfuter de façon très habile
Ce piège un peu facile…
Prit, à témoin l’ auditoire :
Surtout n’allez pas croire à ces vils racontars
Cette fable est notoire, incroyable son histoire.
Je ne mange pas d’œuf et préfère les pondeuses.
La belette est menteuse, je sais qu’elle m’en veut.
Quand il n’y a plus de poules, il n’y a plus d’œufs,
Et sommes alors privés de nos mets tous les deux…

Méditons cette fable
Tout comme nos amis
Ne scions nous pas la branche
Sur laquelle nous sommes
Tous plus ou moins assis…

Le bonnet d'âne

Une belle et grande mule, parée,
Tout comme ses congénères
Sur le haut de son crane, d’une paire,
Juchée tel un trophée,
D’oreilles, droites dressées
Dominant le sommet
D’une tête, incapable de porter bonnet

Seule, au milieu de son pré
Notre belle esseulée
S’ennuyait, à longueur de journée
Et rêvait sans arrêt
En pensant au mulet
Qu’elle aimait en secret

Vint alors un beau jour
Où, quoique l’heureux élu
N’eut idée de la cour,
Que la belle, à son insu
Se promettait de faire,
Vint voir la coquine
Sans autres pensées arrières,
Que de voir sa voisine,
Sans même chercher à plaire
Vue sa mauvaise mine.

L’affaire, dès le début,
Prit un tour fâcheux.
Sans aucune retenue,
La belle dévoila son jeu
Au baudet bien têtu,
Qui d’un air grincheux
La fort mal reçut.

Regarde toi un peu
Grogna le malotru
Ta paire d’oreille, c’est affreux !
A croire que tu ne t’es jamais vue.
Vois tu, tu ferais mieux...

Lors,
Sans autre retenue
La coquette vexée
Se mit à rigoler
Je n’saurais trop vois tu,
Ballot, te conseiller
De cesser d’te moquer
De ma paire d’oreilles,
Tu en portes de pareilles...

Et de son pas agile,
Partit, vers l’enclos voisin,
Oubliant sa rancune
Pour chercher fortune,
Qu’elle trouva fort bien
Chez un cheval plus fin
Qu’un aussi beau trophée
Ne sut dissuader
D’une façon aucune,
Heureux de partager
Cette nouvelle idylle…

Wednesday, October 12, 2011


D'où je viens

Tu me demandes d'où je viens

Pour quoi, pour qui, pour rien?

A quoi je rêve, ce que je pense
Tes yeux se veulent connivence
Je viens apprendre tes îles vierges
Tes lagons bleus, tes douces berges
Tes yeux couleurs de coquillage
Tes doux contours, tes beaux rivages
Je viens découvrir tes rêves
Tes secrets tes plages, tes grèves
Tes cheveux blonds, tes mèches rousses
Ta toison d'or, tes pentes douces
Je viens remplir tes interludes
Je viens combler nos solitudes
Chercher refuge en tes trésors
Partager nos âmes, nos corps
Je viens du pays des silences
Apprendre avec toi la patience
Découvrir tes lois, tes pudeurs
Tes passions, tes rires, tes pleurs
Je viens du pays des "Je t'aime"
La terre où l'amour se sème
Là où pousse une plante unique
Dame de coeur pour valet de pique
Je viens du pays des amours
Trouver les mots, te faire la cour
Gagner tes terres inconnues
Briser tes chaînes de vertu
Dans mon royaume, je t'emmène
Tu me diras tes joies, tes peines
Nous partagerons nos faiblesses
Nos forces, aux heures de tendresses
Nous éviterons les naufrages
Pas de colis, pas de bagages
Je reviens du pays des mages
Te conquérir te rendre hommage
Vivre le reste de mon âge
Dans tes vallées, tes baies, tes plages
Te dire d'où je viens, je sais...
Dis moi maintenant, où je vais?












Sunday, October 02, 2011

Conversation entre une enfant et son grand père 

- Dis moi Papy, qu'est ce que tu fais?
- Eh bien chérie, vois-tu, j'écris.
- Tu écris?
- Oui!
- Mais quoi?
- On appelle cela de la poésie, enfin j'essaye, j'espère aussi.
- C'est quoi la poésie?
- C'est une chose qui donne envie, un livre d'image de la vie supposé transporté l'esprit.
Elle peut s'appuyer sur le bon(heur) ou le mal(heur) aussi et n'en ôte pour autant pas le talent.
- Faut-il que cela rime?
- Non, c'est l'écrivain qui choisit, la rime n'est qu'un outil qui donne du rythme comme une chanson.
- La poésie est une musique?
- Je crois plutôt que la musique est poésie qui tout comme elle donne des frissons, des émotions, des sensations.
- Alors tu es poète?
- Peut-être que oui, peut être que non! Vois-tu c'est selon. En fait le poète est, à mon avis, autant celui qui lit que celui qui écrit.
- Pour être poète il faut être lu?
- C'est mieux mais pas indispensable.
- Cela ne sert alors à rien.
- Bien sûr que si, celui qui écrit dans cet esprit n'est totalement poète que tandis qu'il se lit.
Et surtout : "Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir" (pensée de René Char).
C'est beaucoup une question d'esprit. Même si le talent n'y est pas, la bonne volonté, elle seule, suffit.
Le reste que l'on prétend parfois poésie peut être selon les cas : remède, venin, envie, mépris, jalousie etc... Mais pas que cela, bien sûr, elle peut être aussi amour, passion, comédie etc... Tout dépend ce que l'on écrit et peu importe ce que l'on en dit. Elle ne contient quelquefois que des mots dits par des sages ou bien des sots. Il en est de bons et de beaux mais aussi de laids et de gros.
Elle peut être façon de se défendre, donc polémique, mais à mon avis jamais guerrière ordurière ou par trop grossière.
- Oh la la , c'est compliqué!
- Tu as raison nous sommes ainsi...
- Papy dessine moi un poète, s'il te plaît.
- Je ne peux pas, c'est un esprit. Si je te dessinais l'un d'eux, tu n'en aurais qu'une photo, mais par leur génie quand ils en ont.
- Tu en connais?
- Disons oui, mais surtout j'en lis certains que je trouve vrais et qui me plaisent beaucoup, même les plus obscurs, comme moi!
Les plus grands sont des princes, des magiciens des mots et des idées. Ils nous font vibrer l'âme et rêver.
Souhaites-tu en connaître?
- Bien sûr!
- Je te ferai lire quelques textes dont les auteurs sont, à mon goût, des poètes.
- Pas tous?
- Hum m...! disons!
- Merci, j'ai compris.
- Tu sais, ce n'est qu'un simple avis! .......