Quel
est donc ce pays,
Porteur
d’âmes si fières,
A
l’orgueil parfois
Un
peu démesuré?
Et
quel est donc ce sang,
Qui
coule dans nos veines,
Où
se mêlent courages
Et
faiblesses ataviques?
Où
puisent nos racines,
Enfants
de ce pays,
Courageux
et austères,
Solides
comme roc ,
Tels
menhirs ou dolmens,
Aux
solides croyances
Divines
et diaboliques?
.
Est-ce
dans le granit
De
tes côtes rocheuses
Aux
couleurs splendides?
Ou
encore dans la lande
Où
poussent le genêt
Racé
et élégant?
Dans
la grande forêt
Pays
des korrigans
Au
nom de Brocéliande?
Au
pays des abers
Au
bout du Finistère,
A
Brest ou à Quimper?
Au
cœur de cette mer ,
Que
l’on appelle Iroise,
Où
tant de capitaines
Et
de fiers matelots
De
tes lames sournoises
Ont
au prix de leur vie
Sculptés
ces âmes fortes?
Est-ce
dans le marais,
Au
fond de tes tourbières,
Ou
dans les monts d’Arrée,
Que
naissent nos caractères?
Généreux
, entêtés,
Joyeux
, aimant la fête
Au
gré de nos humeurs,
Comme
le ciel changeant,
Porteur
de crachin,
Fils
de l’océan,
Ou
de soleil radieux,
Illuminant
tes lieux
De
toutes les lumières.
Dis
nous fameux pays,
Tes
racines vont-elles
En
cette immensité
Puiser
cette beauté
Que
chantent bien les vents
Qui
soufflent si souvent
A
la pointe d’Ouessant ,
Au
phare de la Jument,
Aux
îles des Glénan,
A
la pointe du Raz,
Porteuse
d’airs de glas,
A
Malo, à Lorient?
Dites
nous en soufflant,
Coursiers
de l’atlantique,
Où
se puise le sel,
Depuis
les temps antiques,
Pour
nourrir tes enfants,
Donner
du goût au beurre
Sur
crêpes de froment,
De
blé noir succulent,
De
fars aux raisins,
Ou
de galettes tendres,
Que
font cuire les femmes
Sur
fond de feu de bois?
Est
ce de tout cela
Que
viennent tes vertus,
Que
les anciens conteurs
Disaient
si volontiers,
Chantées
dans les bagads
Tout
autant que dansées
Au
son de tes bombardes
Et
de tes cornemuses,
Mimées
par les bardes
Inspirés
par les muses?
Qui
donne la beauté
Aux
femmes que tu portes?
Est
ce Dieu ?
Est-ce
Diable ?
Sans
doute un peu des deux,
Quand
elles portent coiffes,
Elles
sont belles à tout âge
Et
changent de vertus
Au
fil des années,
Tout
comme femme sage,
Sans
pour autant des hommes
Etre
à jamais l’otage!
Je
songe aux calvaires,
Des
hommes ou bien de pierres,
Que
réservent la vie
Aux
croisées des chemins,
De
pardons en pardons,
De
chapelles en sanctuaires,
Et
fait cette prière
A
mes frères bretons:
Gardez
vous d’oublier,
Ces
racines, ce passé,
Cette
langue parlée,
Ce
pays magnifique,
Aux
enfants valeureux,
Sans
jamais succomber
Jusqu'au
devenir vieux
Fiers
de vos aiëux.
Sans
haine, sans frontière..
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