Le charpentier,
De l’autre côté de ma rue, Un gaillard me semblait bourru,
Il était fort, il était grand, Gouailleur comme un adolescent.
J’étais gamin, je le craignais, quand à jurer il se mettait
De sa voix rauque et très puissante en assemblant ses chères charpentes.
Un mauvais coup mal porté, une cheville mal emboitée
Il pouvait alors se fâcher sur l’un de ses deux ouvriers.
Mais tout le monde de lui dit, Ses mots sont plus rudes que lui.
Son cœur est tendre, c’est de l’aubier, Quant à le fendre ne pas s’y fier.
Un peu gratter il vous suffit, Tout comme son bois de chêne vieilli.
Facile est de lui demander De nous parler de son métier,
De sa passion de charpentier, Qu’il racontait bien volontiers.
Son discours devenait poème, jamais avare, jamais le même
L’odeur du bois, ses veines, ses nœuds, au toucher plus que chaleureux
Le bruit des scies, des raboteuses et des machines plus silencieuses ,
L’amour la joie qu’il ressentait une fois l’ouvrage finalement prêt
Ses histoires toujours finissaient par le même petit couplet,
Il n’y a pas de sot métier, je vous le dis, moi l’charpentier.
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