Il n’y a pas de sot métier disait mon père boulanger.
Rude à la peine, petit matin, pâte brassée passe au pétrin,
A mon réveil bien gonflée fleurant bon farine de blé.
Odeur de sel et de levain le four prêt à cuire le pain.
Je savais sa façon de faire, je comprenais à ma manière
Le beau métier qu’était le sien, l’or qui émanait de ses mains.
Je n’osais pas lui dire alors admiration, et plus encore.
Il parlait peu même à ma mère, sur son métier bien peu disert.
Au moment de fin de cuisson accompagnée d’une chanson
La saine odeur de pain cuit emplissait alors le fournil.
C’est il y a peu que je compris la vrai raison de ses non-dits
Le pain qu’il fit sa vie durant, de sa jeunesse était absent.
Il en parla longtemps après s’être enfin arrêté.
Il racontait son émotion avec évidente passion :
- Manquer de pain et de pitance est une pitié, une souffrance
- Le partager avec les autres une vocation digne d’apôtre.
- Rompre le pain avec amour est une grâce chaque jour.
- Il n’y a pas de sot métier disait mon père boulanger.
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