Par une nuit sans lune, au soir d'une longue marche,
Mon corps, quoique rompu à ce noble exercice,
Demandait un répit et réclamait relâche.
Mon esprit, quant à lui, lui refusait l'hospice.
Je dus baisser la garde et me dis : je crains que le "corps ne muse".
Lui octroyer repos avant qu'il ne se fâche
Est donc le mieux à faire, sa fatigue est sans ruse.
Je crains qu'à court terme celui-ci ne me lâche.
Le sommeil vint vite là où "le corps y dort".
L'esprit calme et tranquille, satisfait de mon sort.
Un rêve cependant, mystérieux, palpitant,
Vint troubler celui-ci dès le commencement.
Mon âme libérée, à son corps défendant,
Accompagnée d'esprits tout ressemblant au mien,
Flottant parmi l'azur au son d'un cor puissant,
S'échappait de mon corps, qui lui n'y pouvait rien.
Elle voguait parmi eux, pauvres âmes égarées,
Que maints gardes du corps menaient en rangs serrés.
Un vrai corps de garde, comment donc s'échapper,
Comment pouvoir sortir de ce pas bien mauvais?
Plus à cris qu'à cor, nous mendions le chemin
Menant vers nos corps et l'on cherchait en vain.
Il vous faut un passeur nous dit un malandrin
Vil corbeau corrompu réclamant un butin.
Le dilemme se corse me dit mon inconscient
Il me faut de ce pas trouver un arrangement.
Un passeur dites-vous la note est trop corsée,
Qui me dit que le deal sera bien respecté.
En dépit de mes doutes, un accord fût conclu.
Le prix pour le passage fût d'écrire cette histoire,
Que personne, c'est sûr, jamais ne pourra croire.
Que pouvais-je faire d'autre, non vraiment rien de plus.
Le cordon qu'il m'offrit au couleur corail
Permit donc un retour sans que je signe un bail.
Moralité : Mieux vaut économiser son corps que son esprit .
PS. Les nuits sans lune sont favorables aux fadaises, foi d'elfe, de farfadet et de korrigan.
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